L’alopécie chez les hommes
L’alopécie masculine est extrêmement fréquente. Des statistiques ont estimé à plus de 75% le nombre d’hommes atteints par la calvitie après 50 ans.
La demande des patients a également augmenté, en particulier en raison des progrès de la médecine et des techniques chirurgicales qui permettent aujourd’hui d’obtenir d’excellents résultats.
Qu’est-ce qu’une alopécie ?
Sur le crâne, certains cheveux tombent et d’autres apparaissent quotidiennement. Il y a un renouvellement permanent de la chevelure, c’est ce qu’on appelle le cycle pilaire.
Ce cycle pilaire dure environ 4 ans chez l’homme, c’est-à-dire qu’un cheveu qui pousse va persister 4 ans sur la surface du crâne avant de disparaître. Il est un peu plus court que chez la femme (entre 5 et 6 ans).
Lorsque le nombre de cheveux qui tombent est supérieur à ceux qui apparaissent, la densité du cuir chevelu diminue, on parle alors d’alopécie.
Au bout de plusieurs années d’évolution, l’alopécie se transforme en calvitie, avec des zones totalement dégarnies pouvant être traitées soit par greffe capillaire soit par des traitements médicaux stimulant la repousse des cheveux.
L’alopécie androgénétique est la cause la plus fréquente d’alopécie chez l’homme, mais elle n’est pas la seule.
Quelles sont les premières manifestations de l’alopécie ?
Au début, il s’agit d’une simple miniaturisation des cheveux qui deviennent de plus en plus fins. Leur pouvoir de couverture du crâne diminue. On assiste alors à un élargissement progressif de la partie atteinte sur le sommet du crâne. Cet élargissement a été classé en plusieurs stades selon Norwood Hamilton, le stade 7 étant le plus évolué, laissant une couronne hippocratique.
Toutefois, cette classification n’a qu’un intérêt relatif, certaines formes commençant par la partie antérieure ou postérieure du crâne, d’autres étant une atteinte diffuse du sommet du crâne DUPA (Diffuse Unpatterned Alopecia) ou BUPA (Bald Unpatterned Alopecia), des formes non systématisées d’alopécie.
L’important avant d’envisager son traitement, c’est le caractère évolutif de l’alopécie. Il est ainsi primordial de stabiliser la situation par un traitement médical avant une greffe.
Les principales causes de l’alopécie chez l’homme
Comme chez les femmes, les causes de l’alopécie sont multiples, mais l’alopécie androgénétique est largement dominante.
Bien entendu des traitements comme la chimiothérapie ou des carences en fer, en zinc ou en vitamines peuvent être à l’origine d’une perte de cheveux. Un stress excessif ou bien des régimes amaigrissants avec une perte de poids importante peuvent aussi provoquer une accélération de la chute des cheveux.
Une analyse dermatologique est particulièrement recommandée, de façon à écarter toute affection dermatologique. Le mode de vie et les modifications alimentaires liées à notre époque, avec la présence de perturbateurs hormonaux et de pesticides dans notre alimentation jouent un rôle non-négligeable dans la survenue et le développement de cette alopécie.
Quelle est la stratégie thérapeutique face à une alopécie androgénétique masculine ?
Dans un premier temps, il faut stabiliser l’alopécie par un traitement médical, chose facilitée aujourd’hui grâce à l’analyse génétique par prélèvement salivaire. Cette analyse de l’ADN permet de mieux évaluer les mécanismes biologiques à l’origine de la chute des cheveux et d’avoir un traitement personnalisé beaucoup plus efficace. On arrive ainsi dans un fort pourcentage de cas, à stopper la chute des cheveux et à obtenir des repousses.
La préparation de la greffe est une étape importante. Elle consiste à analyser soigneusement la zone à greffer, sa surface, la qualité du cuir chevelu, la présence ou non de cicatrices. Mais également la zone donneuse afin d‘évaluer plusieurs critères :
- Le diamètre des cheveux, particulièrement important, car un patient avec des cheveux fins aura besoin de plus de cheveux pour couvrir une même zone qu’un patient avec des cheveux épais.
- Le nombre moyen de cheveux par greffon qui s’établit par mesure du pourcentage respectif d’unité folliculaire, avec un, deux, trois, ou quatre cheveux.
- Le nombre d’unités folliculaires sur une zone réduite de 1 cm2.
Cette analyse de la zone donneuse doit être systématique avant toute greffe. C’est la seule façon d’évaluer précisément le nombre de greffons nécessaires.
Quelle technique de greffe utiliser pour traiter une calvitie chez l’homme ? Y a-t-il une technique spécifique ?
Les techniques de greffe FUE ont énormément progressé depuis une quinzaine d’années, notamment avec la diminution du diamètre des punchs permettant le prélèvement des greffons. Il s’agit d’un micro-carottage du cuir chevelu contenant des unités folliculaires. C’est un travail d’équipe qui nécessite une vérification systématique de tous les greffons avant leur réimplantation.
Cette intervention effectuée sous anesthésie locale est indolore mais peut être assez longue, le prélèvement pouvant s’étaler sur plusieurs heures. Une équipe avec de nombreuses personnes est nécessaire de façon à raccourcir ce temps opératoire. Les centres les plus performants à travers le monde, comportent des staffs de 10 à 15 personnes minimum.
Depuis quelques années, il est désormais possible d’effectuer ces prélèvements de cheveux à l’aide du robot ARTAS, un dispositif qui analyse à la fois la zone donneuse, repère l’orientation des cheveux et vient effectuer le prélèvement.
Sur le plan théorique, cette technique est très intéressante. Néanmoins, elle nécessite certains critères particuliers comme :
- une bonne épaisseur des cheveux,
- une bonne pigmentation des cheveux,
- un rasage de la zone donneuse.
Aujourd’hui d’autres techniques utilisant des micromoteurs, permettent d’éviter le rasage de la zone donneuse et de la zone receveuse.
Il s’agit de la procédure Long Hair FUE.
Ces techniques sans rasage ont l’avantage de dissimuler le prélèvement dès le lendemain de l’intervention chirurgicale. La greffe est ainsi très discrète puisque l’ensemble des petites croûtes qui persistent habituellement durant les 10 jours suivant la greffe, sont facilement dissimulées par les cheveux.
Cette alternative peut être proposée aux femmes et aux hommes pour qui la modification de leur présentation est redoutée.
Le plus important est la qualité des greffons obtenus, que le prélèvement se fasse de façon manuelle, motorisée ou robotisée.
L’autre élément important est le nombre de cheveux sur chaque unité folliculaire.
Chez l’homme une spécificité doit être notée, lorsque la capacité de la zone donneuse sur le crâne est inférieure aux besoins en nombre de greffons nécessaires pour couvrir la zone à traiter, des prélèvements de poils de barbe peuvent être effectués. Ces poils de barbes (beard hair) vont venir densifier avantageusement la zone receveuse du cuir chevelu, notamment sur sa partie arrière (on évite d’utiliser les poils de barbe sur la partie antérieure du crâne) sans effectuer de prélèvements excessifs sur la zone donneuse.
En résumé :
Les principales stratégies thérapeutiques chez l’homme sont :
- L’analyse du génome (ADN salivaire) pour évaluer les principaux mécanismes biologiques à l’origine de la chute des cheveux.
- Les injections de facteurs de croissance en mésothérapie (PRP, greffes de cellules souches).
- Des compléments alimentaires lorsqu’il existe des carences.
Résultats des traitements médicaux :
Concernant les greffes de cheveux :
- La technique LONG HAIR FUE est une technique possible, mais moins demandée chez les hommes que chez les femmes.
- La technique FUE avec rasage est très répandue.
- La possibilité de faire des giga-cessions est disponible avec une équipe hyper entraînée et un staff important. Ainsi des greffes de 6000 greffons peuvent être effectuées sur 2 jours consécutifs, permettant de traiter le problème en une séance.
- Pour les patients ayant une situation au-delà de toutes ressources thérapeutiques classiques, des compléments capillaires faits sur-mesure peuvent fournir une solution efficace et leur permettre de retrouver une vie normale.
Résultats de greffes de cheveux :