Alopécie : causes et nouveaux traitements
Quelques généralités sur la chute de cheveux
Chaque jour, nos cheveux se renouvellent sur le crâne, certains tombent alors que d’autres repoussent. Lorsque la chute prédomine sur les repousses, la densité capillaire diminue peu à peu, et l’on parle d’alopécie. Quand celle-ci a évolué pendant une longue période, des zones plus claires apparaissent : il s’agit alors d’une calvitie qui peut être diffuse ou limitée à certaines zones du crâne.
Pendant de longues années les traitements médicaux étaient peu nombreux et consistaient pour l’essentiel à la prise de finastéride (Propécia), de rogaine(Minoxidil), de Bepanthen, ou de Biotine.
Les résultats étaient très inconstants pour ne pas dire décevants.
Heureusement, depuis une vingtaine d’années, les techniques de micro-greffes de cheveux se sont développées, en particulier depuis 2003 avec les techniques de greffe FUE. Elles consistent à prélever une multitude de micro-carottes de cuir chevelu contenant des cheveux et à les transplanter sur les zones déficientes.
Le nombre de greffons transplantés en une séance varie avec l’expérience de l’équipe soignante, et à ce jour, des calvities étendues peuvent être recouvertes par ces procédés.
Plus récemment des techniques évitant le rasage du crâne ont été mises au point, limitant encore davantage le traumatisme psychologique
Quelles sont les causes de la chute de cheveux ?
De nombreux facteurs peuvent expliquer la chute des cheveux, mais on peut tout de même isoler certaines causes plus fréquentes.
Les carences en fer peuvent être à l’origine d’une perte de cheveux chez les femmes jeunes, et plus particulièrement chez celles qui ont des menstruations importantes.
La correction se fait par la prise de médicaments contenant du fer ou de la spiruline. Un contrôle du taux de fer doit être fait dans un second temps pour s’assurer de la bonne correction de cette valeur.
Les dysrégulations hormonales, portant sur les hormones sexuelles (œstrogène, progestérone) ou thyroïdiennes, ont également une incidence sur la chute des cheveux des femmes.
À ce sujet, les cheveux sont plus beaux pendant la grossesse et tombent fréquemment après l’accouchement. Cela se corrige spontanément dans la majorité des cas.
Les plaques de pelades, peuvent également être observées. Souvent multiples et limitées à quelques cm2, elles régressent la plupart du temps en l’espace de 6 mois, régression qui est parfois accélérée par l’administration de facteurs de croissance en mésothérapie. Dans d’autres cas, ces plaques peuvent s’étendre et converger (pelade universalis). Elles touchent l’ensemble du crâne mais aussi, les cils et les sourcils.
Sans oublier les trichotillomanies (arrachages récurrents des cheveux conduisant à leur perte définitive), ou les alopécies par traction excessive lors de certaines coiffures.
L’alopécie androgénétique, reste la cause la plus fréquente chez l’homme et la femme.
Elle se manifeste par une accélération de la chute, une miniaturisation des cheveux (réduction du diamètre du follicule pileux) sur le sommet du crâne, puis une disparition des cheveux avec des zones glabres.
Chez la femme, cette situation apparaît souvent autour de la ménopause, vers 50 ans. Chez l’homme, au contraire, elle peut débuter très tôt, dès l’âge de 17 ou 18 ans.
Ces atteintes sont plus fréquentes aujourd’hui pour les deux sexes, sans doute notre mode alimentaire en est-il en partie responsable (pesticides, perturbateurs endocriniens), ainsi que notre mode de vie, devenu particulièrement stressant.
Récemment, la pratique d’analyses ADN nous a permis de mieux comprendre les origines de la perte de cheveux. Celles-ci sont souvent multiples, le facteur hormonal n'est pas toujours prédominant et l'unique responsable; l'alopécie androgénétique est donc une affection génétique multifactorielle .
Quels sont les traitements modernes contre la chute de cheveux ?
À ce jour les traitements médicaux ont fait des progrès importants, notamment l’analyse ADN qui permet de mieux cerner les mécanismes biologiques à l’origine de la chute des cheveux, et donc de préciser le diagnostic afin d’avoir des traitements spécifiques et personnalisés.
Les facteurs de croissance permettent également de stopper la chute des cheveux et de favoriser la repousse de cheveux dans de nombreux cas, fait inenvisageable il y a encore quelques années.
La qualité des résultats de greffe de cheveux s’est aussi nettement améliorée. Aujourd’hui, il est courant de greffer 3000 implants en une journée pour une équipe entraînée. L’orientation naturelle des cheveux est également mieux respectée grâce au progrès du matériel et à l’amélioration de nos connaissances, permettant d’obtenir des résultats très naturels.
Des greffes de cheveux de longueur normale sont également réalisables, c’est à dire qu’elles s’effectuent sans aucun rasage de la zone de prélèvement, ce qui permet de masquer toute trace de l’intervention, et ce dès le lendemain de la procédure. Toutefois, ces greffes Long Hair FUE, ne sont pratiquées que par les centres les plus performants en Europe, car leur réalisation est plus délicate et exigeante.
Enfin, récemment de nettes améliorations ont été observées après des greffes de cellules-souches. A la fois dans le cadre du traitement d’une alopécie, mais aussi pour traiter des cicatrices du cuir chevelu et améliorer la qualité tissulaire avant une greffe. Cela permettant d’augmenter le taux de repousse des implants.
D’une façon plus générale, si autrefois l’alopécie, puis la calvitie étaient une fatalité, ce n’est plus le cas aujourd’hui dans la grande majorité des situations.
On peut envisager, sauf exceptions, de retrouver une chevelure dans la plupart des cas.
Pour résumer :
- L’alopécie est de plus en plus fréquente.
- Les femmes sont aussi touchées.
- Les diagnostics étiologiques sont plus précis.
- Les traitements médicaux personnalisés sont plus efficaces.
- Les greffes sont mieux réalisées, le plus souvent indécelables, et leurs résultats plus naturels.