Greffe de cheveux/ implant capillaire sans rasage
Bref rappel historique
Pendant de nombreuses années, les greffes de cheveux ont été effectuées en prélevant une bande de cuir chevelu dans la partie postérieure du crâne. Cette fine bandelette de cuir chevelu était ensuite découpée en fins greffons qui étaient réimplantés dans la partie dégarnie du cuir chevelu (technique FUT : Follicular Unit Transplantation).
Les techniques de greffe de cheveux sont dominées aujourd’hui par la technique FUE (Follicular Unit Extraction), qui se pratique depuis le début des années 2000. Elle a été décrite en 2002 par deux médecins américains, les Docteurs Bernstein et Rassman. Elle consiste à prélever les unités folliculaires en pratiquant des micro-carottages du cuir chevelu à l’aide d’emporte-pièces (punchs) de diamètre inférieur à 1 mm.
Cette technique fut toutefois pratiquée pour la première fois, par un médecin australien, le Docteur Wood, dans les années 1990. Mais la description faite par Bernstein et Rassman a eu le mérite de permettre sa diffusion mondiale.
Aujourd’hui, la technique FUE est utilisée partout sur la planète. Après de longues années de pratique, la qualité de ces interventions s’est nettement améliorée. De manuelle, elle est devenue motorisée, et même robotisée dans certains centres. Le nombre de greffons transplantés a rapidement été optimisé, et aujourd’hui les centres performants peuvent transplanter régulièrement en une journée de 3000 à 3500 greffons.
La greffe de cheveux sans rasage
Toutes ces interventions nécessitaient toutefois une tonte à 1 mm de longueur des cheveux avant le prélèvement, ce qui représentait un obstacle important chez les femmes et de nombreux hommes puisque la zone de prélèvement était dans ces cas visible pendant plusieurs jours, et la coupe de cheveux rarement élégante.
La dernière innovation consiste à faire la greffe en prélevant des cheveux de longueur normale, c’est-à-dire sans aucun rasage de la tête.
Ce progrès est une étape très importante, car il permet de proposer cette intervention aux femmes, en évitant l’écueil psychologique du rasage du crâne. D’autre part, elle permet une reprise des activités socio-professionnelles immédiatement, car la présentation des individus n’est pas altérée (acteurs, hommes et femmes politiques et autres personnes médiatisées).
Toutefois, cette procédure de greffe sans rasage, est très délicate, beaucoup plus difficile à exécuter que la technique avec rasage, qui est devenue familière dans de nombreux centres. C’est la raison pour laquelle très peu d’équipes la pratiquent. Il faut, en effet, une grande habitude pour prélever un nombre élevé de greffons avec cette procédure sur une journée.
Certes, comme pour les interventions FUE standard avec rasage, l’intervention avec la méthode sans aucun rasage n'a été effectuée qu’avec un très petit nombre de greffons lors des premières procédures. Mais aujourd’hui nous pouvons réaliser une greffe de 2500 greffons sur une journée, ce qui permet d’effectuer de très bonnes corrections.
D’autre part, elle nécessite un équipement spécifique, une équipe très entraînée et performante. Elle reste toutefois plus longue que les procédures classiques.
Les avantages et inconvénients de la greffe de cheveux FUE sans rasage
Cette technique présente de nombreux avantages et quelques contraintes.
Les principaux avantages sont l’absence de rasage de la zone de prélèvement, et donc l’invisibilité totale de toute trace de l’intervention, dès le lendemain de celle-ci.
Elle permet d’autre part d’obtenir une idée immédiate, de ce que sera le résultat final.
Toutefois le résultat à long terme reste identique aux procédures avec rasages, car les cheveux greffés, longs ou courts, tombent en règle générale autour de la 3ème semaine après la greffe et commencent à repousser à partir du 3ème mois.
Néanmoins, la greffe FUE sans rasage présente des contraintes, notamment lors des shampoings qui doivent être effectués dès le lendemain de l’intervention, et qui, pour une greffe à cheveux longs, présentent un risque d’extraction des greffons lors du démêlage des cheveux ou lors de la coiffure après le shampoing. Une grande attention et minutie seront donc requises lors de cette phase.
Mais son atout principal est l’absence de visibilité de l’intervention, car les petites croûtes présentes sur la zone receveuse sont camouflées aisément par les cheveux et la coiffure reste identique. Elle permet ainsi un raccourcissement de la période d’éviction sociale, les activités socio-professionnelles pouvant être reprises dès le lendemain de l’intervention et les répercussions psychologiques du rasage sont en plus évitées.
L’importance de la préparation avant une greffe sans rasage
Comme pour toutes les autres procédures, cette intervention nécessite une analyse minutieuse de la zone de prélèvement, de façon à mesurer l’épaisseur des cheveux, et également le nombre moyen de cheveux qu’il y a par unité folliculaire. Ces mesures permettent de faire une estimation précise du nombre de greffons nécessaires lors de la greffe de cheveux. Sans cette analyse, les estimations peuvent être fantaisistes.
Pour conclure
Désormais très souvent proposée aux femmes et aux personnes ne pouvant interrompre leur activité professionnelle, cette procédure, doit être le plus souvent possible associée à des traitements médicaux pour stopper la chute des cheveux. Grâce à des analyses (génétiques) qui permettent de mieux cerner les mécanismes biologiques à l’origine de la chute des cheveux, les résultats de ces traitements sont nettement meilleurs que par le passé, et permettent d’avoir une stabilisation du résultat obtenu par la greffe capillaire dans la plupart des cas.
Aspect de la zone donneuse directement après le prélèvement des greffons.
Vu microscopique du prélèvement des greffons avec la technique sans rasage.
Aspect de l'arrière du crâne après le prélèvement des greffons.