Les implants capillaires et les techniques de prélèvement
Dans cet article, vous trouverez des informations importantes sur les greffes capillaires vous permettant, nous l’espérons, d’obtenir une réponse claire à vos questions, en particulier :
- Comment évaluer le nombre de greffons nécessaires à une bonne correction ?
- A quel moment faut-il faire la greffe ?
- Quelles sont les meilleures techniques : manuelles, robotisées ou DHI ?
- Pourquoi le nombre de greffons proposé peut varier d’une équipe à une autre ?
- Quels sont les patients les plus difficiles à traiter ?
Vous trouverez aussi de nombreux exemples de patients traités exclusivement dans notre centre.
Ces exemples sont là pour vous aider à visualiser le type de résultats envisageables, à la différence des simulations informatiques qui peuvent être trompeuses.
Comment évaluer le nombre de greffons nécessaires pour traiter une région du cuir chevelu ?
Le nombre de greffons nécessaires à l’obtention d’un bon résultat dépend de plusieurs facteurs :
- De l’étendue de la surface à corriger.
- Du nombre moyen de cheveux présents par greffon sur la zone donneuse.
- Du diamètre des cheveux : il faut plus de cheveux pour couvrir une zone avec des cheveux fins qu’avec des cheveux épais.
Il faut impérativement vérifier cela par une analyse minutieuse de la zone dite donneuse, située sur la partie arrière et latérale du crâne.
Le nombre de greffons disponibles doit être évalué et comparé au nombre de greffons nécessaires afin d’établir une stratégie cohérente.
D’autres éléments doivent également être pris en considération comme :
- Les antécédents familiaux,
- L’âge,
- L’état du cuir chevelu,
- L’état de santé général.
Dans les centres les plus expérimentés, le nombre de greffons réalisés par séance est souvent plus important. Cela est lié au nombre de personnes qualifiées qui interviennent. Il est ainsi possible de transplanter 3000 greffons en une seule séance, ce qui permet de limiter le nombre de procédures.
A quel moment faire la greffe ?
L’idéal est de pratiquer une greffe capillaire chez un patient avec une calvitie stabilisée.
Chez les sujets jeunes, le désir d’immédiateté de la correction est souvent très important, mais il faut savoir les convaincre de la mise en place d’un traitement médical pour limiter voire stopper, l’évolution de la calvitie.
En effet, sans cette approche, une greffe, même bien effectuée, peut s’avérer être un échec si l’alopécie a poursuivi son évolution. Cela peut par exemple se traduire par une densification insuffisante des golfes temporaux ou du sommet du crâne. La densification apportée par la greffe est alors annulée par la perte des cheveux natifs.
Depuis peu de temps, les traitements médicaux sont plus efficaces, notamment depuis la possibilité de pratiquer des analyses ADN pour mieux comprendre les mécanismes biologiques à l’origine de la chute des cheveux chez une personne.
Ainsi, grâce à la mise en place de traitements médicaux adaptés, la stabilisation de l’alopécie est obtenue dans un pourcentage de cas nettement plus élevé, parmi lesquels nous avons observé des repousses de cheveux parfois si importantes que la greffe n’a pas été nécessaire.
Nous pratiquons ces analyses dans notre centre depuis plus de deux ans et le résultat d’ensemble de ces traitements représente un réel progrès par rapport aux traitements antérieurement proposés.
Les molécules Rogaine (Minoxidil) et finastéride (Propécia ou générique) ne sont indiquées que plus rarement, et à ce sujet, le finastéride est disponible maintenant en solution topique.
D’autres traitements sont également possibles, notamment les injections de facteurs de croissance contenus dans les plaquettes sanguines (PRP) ou extraits à partir de cellules du cordon ombilical.
Ces traitements nous ont également permis d’améliorer très nettement la chevelure de nombreux patients.
L’avenir est peut-être aux traitements par cellules souches, mais le nombre de patients traités à ce jour est trop faible pour en faire une recommandation systématique bien que les premiers résultats soient plus qu’encourageants.
Quelles sont les meilleures techniques ?
De nombreuses techniques sont proposées sur le marché, et il est souvent très difficile de s’y retrouver, la confusion étant souvent importante.
Différences entre la technique FUT et FUE
Les greffes de cheveux se sont développées depuis les années 1990, et la technique FUT (follicular unit transplantation, technique de la bandelette) a été la première réalisée. Elle consistait à prélever une tranche de cuir chevelu d’environ 1 cm de largeur sur une longueur variable en fonction du nombre de greffons qui étaient par la suite découpés.
Selon la qualité de la découpe, le résultat pouvait être décevant et souvent insuffisant.
Mais lorsque la dissection des greffons est effectuée sous microscope, leur qualité est excellente, et même aujourd’hui cette technique peut permettre d’obtenir des résultats remarquables.
Elle est toutefois plus douloureuse que la procédure FUE, plus récente, qui est devenue dernièrement la référence mondiale.
Et contrairement à la FUE, la greffe FUT laisse également une cicatrice transversale sur la partie postérieure du crâne, visible avec des cheveux coupés courts.
La procédure FUE s’est développée dès le début des années 2000. Il s’agit d’un micro-carottage du cuir chevelu pratiqué à l’aide d’emporte-pièces, des punchs d’une largeur inférieure à 1 mm.
Au début décevante, (qualité des greffons médiocre, taux de lésion ou taux de transsection élevé lors du prélèvement) elle est aujourd’hui incontournable. L’amélioration du matériel nous a permis d’accroitre la qualité de nos greffons et notre vitesse de prélèvement.
Au début, le prélèvement était effectué manuellement, il s’est ensuite motorisée, puis robotisée.
Notre centre a été le premier en France à pratiquer cette technique qui aujourd’hui ne représente qu’une faible partie de nos interventions.
Il faut des cheveux foncés, si possible épais et le crâne doit être rasé (ce qui peut être difficile à accepter chez une femme).
D’autre part, la qualité des équipements motorisés permet aujourd’hui une plus grande souplesse d’utilisation, avec plus de rapidité (nous réalisons fréquemment des greffes de 3000 greffons sur une journée) et des greffes réalisables à cheveux longs sans aucun rasage du cuir chevelu.
Si la vitesse du prélèvement, qui consiste en une dissection sous loupe grossissante des greffons sur le cuir chevelu, est élevée (2000 par heure), le temps nécessaire à l’extraction minutieuse de ces unités folliculaires et leur vérification sous microscope, systématique dans notre centre, rallonge le temps global du prélèvement. Ainsi, le rendement horaire est de 1000 greffons par heure pour cette première phase.
Il en est de même pour la phase d’implantation ou de greffe proprement dite.
Pour ce temps-là, il existe également plusieurs façons de faire.
Certaines équipes réalisent de petites incisions à l’aide de la pointe de bistouri ou avec des microlames (technique saphir.)
Les greffons sont ensuite introduits dans ces incisions, soit à l’aide de pinces de microchirurgie, soit grâce à des petits tubes à l’intérieur desquels les greffons sont poussés (dull implanter).
D’autres, comme dans notre centre, utilisent des implanteurs tranchants, des sortes d’aiguilles à l’intérieur desquelles sont introduits les greffons. Cela permet de faire dans le même geste l’incision et le placement du greffon. Cette technique des « Sharp implanters » (implanteurs tranchants) est parfois appelée en France DHI (Direct Hair Implantation). De nombreuses équipes l’utilisent à travers le monde.
Toutefois il faut bien se rappeler que la technique, même moderne, peut être mal exécutée et que le facteur déterminant est l’expérience de celle-ci. A noter également que ces greffes sont un travail d’équipe et que le résultat ne dépend ni d’une machine, ni d’une personne.
Pourquoi le nombre de greffons varie d’une équipe à l’autre ?
Pour obtenir une bonne couverture de la zone à traiter, il existe une valeur CV, Coverage Value, qui doit être de 6 ou 7 (CV = nombre de cheveux / cm2 * épaisseur du cheveu).
En d’autres termes, si vous avez des cheveux de 60µ d’épaisseur, il faut 100 cheveux par cm2. Et si vous avez en moyenne 2 cheveux par greffons cela représente 50 greffons par cm2.
Tout cela est théorique;la densité crée doit être ramenée à 40 greffons par cm2 au maximum, car au-delà le risque de mauvaise revascularisation des greffons s’accroît avec un taux de repousse qui chute.
Néanmoins, si la zone à greffer représente 100 cm2, cela correspond à 4000 greffons nécessaires. Dans la pratique, peu d’équipes sont capables de réaliser cela, et il faut un grand nombre de personnes expérimentées autour du patient pour y parvenir.
Dans notre centre, 20 personnes participent quotidiennement aux interventions, ce qui nous permet fréquemment de pratiquer des giga sessions de 5000, 6000 greffons ou plus. Deux jours consécutifs sont alors nécessaires.
Quels sont les patients les plus difficiles à traiter ?
Incontestablement, les personnes avec des cheveux fins et un nombre de cheveux par greffon faible (1,5 ou moins) sont plus difficiles à traiter.
Les résultats sont plus compliqués à obtenir car il faut un plus grand nombre de cheveux pour couvrir une zone et le prélèvement est plus délicat.
Dernière recommandation
Un dernier élément affectant la qualité du résultat est la minutie des soins post opératoires.
Après une greffe capillaire, nous recommandons un shampooing antiseptique quotidien ou bi quotidien les 3 premiers jours.
Sans cela, de nombreuses croûtes vont persister et affecter la qualité du résultat.